Aujourd'hui, on part à la rencontre de Maria Schuber, sophrologue spécialisée dans la santé mentale qui nous donne tous ses conseils pour prendre soin de soi.
Peux-tu te présenter s'il te plaît ?
Je m’appelle Maria Schuber, j’ai 31 ans. Je suis Sophrologue praticienne et Docteur en pharmacie. J’ai travaillé pendant 3 ans au Ministère de la santé puis j’ai souhaité me réorienter il y a deux ans au métier de sophrologue. Je me sens à présent alignée avec ce que je fais et j’exerce à Paris et en distanciel.
C’est quoi la sophrologie ?
La sophrologie est une méthode psychocorporelle, qui vise à travers une pratique quotidienne, l’harmonie du corps et de l’esprit.
Cette méthode est exclusivement verbale et non tactile, fondée sur la respiration, la détente musculaire et la visualisation mentale. C’est une méthode qui permet de modifier volontairement l’état de conscience, où on est dans un état entre la veille et le sommeil.
Elle s’inspire de l’hypnose, de la relaxation et de certaines formes de méditations orientales. Elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources en soi. Elle offre l’ouverture à la perception des ressentis corporels en portant un nouveau regard dessus, comme si c’était la première fois.
Pourquoi as tu choisi ce métier ?
J’ai choisi ce métier car j’ai toujours eu l’envie de prendre soin des autres. J’aime être à l’écoute et apporter mon aide lors des difficultés de la vie.
J’ai souhaité me réorienter vers un métier encore plus humain que la pharmacie, axé sur l’accompagnement afin d’être au plus proche des personnes. Être sophrologue m’est apparu comme une évidence. Cette méthode m’a beaucoup aidé dans la vie et dans mon développement personnel et je souhaite à présent la transmettre.
C’est un métier que j’exerce avec des valeurs fondamentales qui sont le respect, la bienveillance, le non jugement et l’adaptabilité.
Pourquoi as-tu décidé de te spécialiser dans les troubles alimentaires ?
J’ai décidé de me spécialiser dans les TCA car j’en ai moi-même souffert et je comprends la souffrance quotidienne de chaque personne qui vit avec. Les troubles alimentaires sont complexes, et le rapport avec le corps et la perception de soi sont des points qui m’intéressent énormément et sur lesquels je travaille avec passion.
Quels conseils souhaites tu donner aux personnes qui en souffre ?
Ce que je conseille à ceux qui en souffre c’est de se faire aider par des spécialistes des troubles alimentaires. Ne restez pas seuls avec vos TCA, plus les prises en charges sont disciplinaires et plus il y a aura une synergie des disciplines qui permettra d’en guérir. On ne peut pas guérir des TCA tout seul, ou à travers les réseaux ou grâce à des astuces trouvées sur internet.
Je vous conseiller d’aller voir des spécialistes, et si vous avez une mauvaise expérience, n’abandonnez pas, continuer à en rencontrer d’autres. Je sais que c’est difficile, que cela relève d’une grande décision de se montrer aussi vulnérable face à quelqu’un que l’on ne connait pas. Ne perdez pas espoir, certain en souffre pendant des dizaines d’années, mais c’est possible de s’en sortir, même si cela est long.
Parmi les nombreux spécialistes qui permettent de vous prendre en charge il y a : les médecins généralistes, les gastro-entérologues, les médecins nutritionniste, les psychiatres et psychologues, les kiné/ostéo, les endocrinologues et la sophrologie qui a aussi toute sa place.
Ce que je propose à mes clients, c’est de leur offrir un espace de liberté, de reconnaissance inconditionnelle de ce qu’elles me partagent dans l’instant, afin de pouvoir les accompagner et leur offrir un accompagnement le plus adapté possible. Je reconnais les efforts qu’elles font, ainsi je leur apporte l’écoute, l’espace et l’accueil nécessaire.
C’est un chemin doux, compréhensif, respectueux des douleurs, du corps, qui créer vraiment une réalité corporelle réelle, et qui sera ressentie au fur et à mesure des séances, avec respect sans jugement et bienveillance. C’est pouvoir aussi créer un espace en soi, de porter un autre regard sur son trouble alimentaire, et sur sa vie.
La sophrologie permet de faire le pont avec toutes les autres disciplines, car on porte notre conscience sur le corps et ses ressentis mais en y allant en douceur avec des pratiques complètement spécifiques aux TCA. Il faut donner du sens à la personne, et non guérir pour guérir !
Un autre conseil aussi que je donnerai est que rien n’est de votre faute. Le corps a seulement trouvé cette stratégie au début pour se protéger. Le trouble alimentaire c’est cette pause dans la souffrance, le pansement aux angoisses, elle devient une armure, puis ensuite ça se dégrade et le trouble alimentaire se retourne contre soi. Même si l’environnement autour de vous ne répond pas à vos besoins, vous avez des ressources en vous pour y répondre. Et c’est via les consultations de sophrologie qu’on va pouvoir aussi les identifier, les créer et les nourrir si besoin.
Que conseillez vous aux personnes angoissées ?
Grace aux divers outils de la sophrologie il est possible de pouvoir laisser des sensations de calme intérieur se vivre et se déposer dans le corps. La respiration et les visualisations le permettent. Dès les premières séances, il est possible de pouvoir vivre ce relâchement intérieur.
En quelques mots, on ne va pas faire opposition au stress ou à l’angoisse mais plutôt les accueillir pour mieux les accepter. Si je change mon rapport et accueil avec bienveillance mon stress, je vais pouvoir changer mon rapport à celui-ci, car c’est cette dualité qui potentialise les tensions. Je vais ainsi plutôt commencer à m’apaiser, à les relâcher et prendre de la distance et de recul pour voir les choses autrement, avec un nouveau regard et les vivre d’une autre façon. Je vais ainsi développer un esprit de tranquillité face à ce stress et devenir actrice de mon bien-être en appliquant ce que j’ai effectué en séance.
Que conseillez vous pour prendre soin de sa santé mentale ?
La santé mentale englobe beaucoup de choses. Je dirai tout d’abord qu’il faut apprendre à s’écouter. S’écouter à travers les ressentis et les besoins du corps, qui justement se font de plus en plus sentir à travers la pratique de la sophrologie, car je développe sans cesse ce petit observateur intérieur et extérieur. Comment je me ressens dans l’instant ? Quelle est mon énergie du moment ? Quel est mon état de présence ?
En retour de cette écoute, on peut prendre des actions, pouvoir par exemple dire « non », sans culpabiliser.
Prendre soin de soi, en s’accordant également des moments de détente, de ressource à travers le yoga, la sophrologie, la méditation, le sport, la lecture, la musique…Faire tout ce qui nous fait du bien, sans penser que l’on pense qu’à soi, car être égoïste c’est faire passer les besoins des autres avant les siens.
Petit à petit je peux ainsi apprendre à me connaitre davantage, développer de la bienveillance envers moi et les autres, mais aussi moins me juger.
Prendre le temps de respirer, de ralentir le rythme et de vivre l’instant présent !